Valse macabre archivistique

Publié: 18 février 2024 dans Littérature
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Valse macabre est un thriller écrit à quatre mains par Douglas Preston et Lincoln Child publié aux Etats-Unis sous le titre Cemetery Dance en 2009. L’ouvrage est traduit en français en 2010 et est publié aux éditions de l’Archipel. Le roman met en scène l’inspecteur Aloysius Pendergast et son comparse le lieutenant Vincent D’Agosta.

Quelle est l’histoire ?

William Smithback est reporter au New York Times, il vit le parfait amour avec sa femme, Nora Kelly, archéologue au Museum d’histoire naturelle. Hélas, cette belle harmonie se brise avec la mort de Smithback, assassiné par un meurtrier étrange aux allures de zombie. Il semble que le meurtre soit en lien avec l’enquête que le reporter menait sur La Ville, une secte tapie au coeur de Manhattan et dont les rituels sanglants ont attiré son attention.

Et les archives dans tout ça ??

Les archives sont souvent mobilisées dans les enquêtes de Preston and Child comme l’avait démontré Roselyne Chapeau dans un précédent article. Valse macabre ne déroge pas à la règle. Les archives apparaissent lorsqu’une collègue du journaliste assassiné évoque « la morgue », charmant nom donné aux archives du journal – nous avons d’ailleurs déjà rencontré cette expression, notamment dans une aventure de Ric Hochet. Cela signifie-t-il qu’être aux archives est un enterrement de première classe ? Pas vraiment puisqu’il s’agit d’un des lieux les plus visités au cours d’une enquête journalistique ou policière.

La suite des aventures de l’inspecteur Pendergast nous fait quitter les archives de la presse pour nous intéresser à une figure d’archiviste, Wren, qui est un « vieil ami » de l’inspecteur. Wren apporte son appui dans l’enquête et se retrouve attablé entre des « piles de vieux papiers » et une bouteille de whisky – mais enfin Wren, on ne boit pas à côté des documents enfin… Comme il se doit, Wren correspond assez aux clichés habituels, il est vieux – même ses mains sont « parcheminées »- et vit seul. Il manipule le moindre article de presse comme s’il s’agissait d’un ‘manuscrit enluminé » montrant un vrai souci de la bonne conservation des documents, ce qui ne l’empêche pas de se promener avec chez son ami Pendergast.

Wren est archiviste mais travaille à la bibliothèque municipale. Il reste tard le soir pour chouchouter ses ouvrages. L’archiviste est un homme passionné pour qui son métier semble signifier toute sa vie. Il vit dans les sous-sols du bâtiment et se promène avec un casque de mineur équipé d’une lampe : « j’ai passé la journée à faire de la spéléologie » indique-t-il à son visiteur. C’est parfois ce que les archivistes ressentent lorsqu’ils sont amenés à visiter des caves plus ou moins sordides, celui-ci, au moins, est équipé.

Cet être solitaire est reconnu pour « sa formidable capacité à faire aboutir les recherches les plus improbables ». Voilà un des super pouvoirs de l’archiviste ! C’est le cas ici puisque ce qu’il exhume de l’histoire de New York et de l’emplacement sur lequel la secte s’est implantée s’avère crucial pour la suite. Les documents trouvés par Wren permettent une action décisive contre la secte malgré l’imprécision de certaines archives par ailleurs. C’est d’ailleurs la volonté de récupérer des archives capitales pour l’un des protagonistes qui entraine la série de meurtres objet de cet ouvrage. Un archiviste paiera de sa vie sa participation à cette recherche… Archiviste est-il un métier dangereux ?

Sonia Dollinger-Désert

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