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Albator, le Corsaire de l’Espace – Captain Harlock en version originale – est une série d’animation tirée du manga de Leiji Matsumoto paru au Japon entre 1977 et 1979. La série animée est diffusée au Japon en 1978-79 sur la chaîne TV Asahi. Les Français découvrent la série dans l’émission Récré A2 en 1980. Elle est depuis régulièrement rediffusée, notamment par Paramount Channel en 2023.

Quelle est l’histoire ?

Un astéroïde noir s’écrase sur la Terre. Il est orné d’inscriptions de type maya et annonce une invasion extra terrestre : les Sylvidres, des plantes humanoïdes qui avaient colonisé la Terre des millénaires avant la naissance de l’Humanité ont décidé de se réinstaller sur la contrée qu’elles avaient délaissée. Corrompus et paresseux, les Terriens préfèrent ne rien voir et continuer de vivre de loisirs et de détente sans s’occuper du problème à l’exception de quelques scientifiques vite assassinés et du Capitaine Albator, corsaire à la tête de son vaisseau, l’Atlantis. Devenu paria parce qu’il refuse la fatalité, Albator et son équipage luttent seuls contre l’armada de la Reine Sylvidra.

Et les archives dans tout ça ??

Les archives apparaissent dans le vingt-septième épisode de la série. Harcelée par les attaques de l’Atlantis et fragilisée par les mutineries qui se font jour au sein même de son armée, la Reine Sylvidra cherche un moyen d’affaiblir Albator. Une escouade de Sylvidres se rend sur la Terre et capture le chef des armées, Vilak.

le siège du gouvernement où se trouvent les Archives

Elles le forcent à s’introduire aux archives et à leur montrer la cassette dans laquelle se trouvent répertoriées les informations qui concernent Albator et son équipage. En effet, Albator étant considéré comme rebelle, des fiches de police ont été établies pour lui et toutes celles et ceux qui l’accompagnent dans sa quête.

le pouvoir de fascination des archives

L’importance et la dangerosité des archives policières est ici rapidement mais intelligemment présentée. Si les régimes totalitaires font le bonheur des chercheuses et chercheurs grâce au fichage systématique de la population et de la bonne tenue des archives, ils font, par contre, le malheur des opposants ou des simples suspects qui retrouvent leurs noms et leurs informations personnelles dans ces archives sensibles.

Des données personnelles très utiles

C’est d’ailleurs en parcourant les dossiers que les Sylvidres trouvent le point faible d’Albator : il est le protecteur de la fille de son meilleure ami décédé. Albator a juré de prendre soin de la petite Stellie au péril de sa vie. Les Sylvidres découvrant les fait capturent l’enfant.

des archives obtenues de haute lutte

Enjeu de pouvoir car lieu du savoir, les archives sont au coeur d’une lutte brève mais efficace : les Sylvidres dérobent les documents à Vilak et peuvent ainsi espérer la victoire. On est loin des vieux papiers poussiéreux qui ne servent à rien…

Sonia Dollinger-Désert

interstella_1Interstella 5555 : The Story of the Secret Star System est un film franco-japonais sorti en 2003, dont le titre ne dit pas grand-chose à beaucoup de monde. Pourtant tout le monde connaît au moins les trois premières minutes de ce film, qui n’est autre que le clip  One more time  des Daft Punk. En effet, Interstella5555 est un film musical, sans dialogues, ayant pour seule ambiance sonore l’album  Discovery , sorti deux ans auparavant. Les Daft Punk se sont fait plaisir et ont réalisé un rêve de gosse avec ce long métrage d’animation japonais, en recrutant le légendaire Leiji Matsumoto (Yamato, Albator) en tant que responsable des effets visuels (et ça se voit…)

L’histoire ?

Un groupe de musique extraterrestre est enlevé lors d’un concert, par un manager terrien sans scrupules. Une fois ramenés sur notre planète, ils sont transformés en humains et manipulés comme des pantins pour devenir des stars planétaires, « The Crescendolls », et ce dans un sinistre but….

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Et les archives dans tout ça ?

Il y a des films que vous regardez jeune. Et puis le temps passe et déformation professionnelle oblige, il y a des éléments que vous voyez différemment. C’est exactement mon cas avec ce film.

Lors de leur transformation en être humains, les personnages voient leurs mémoires « terrianisés » et leurs souvenirs originaux sont stockés sur des disquettes, des « Memory Disk ». Libérés de l’emprise du comte de Darkwood, ils sont bien décidés à recouvrer leur identité et partent à la recherche de ces disquettes. Octave s’infiltre dans l’immeuble de la maison de disque qui les produit. Il rentre dans une petite pièce, qui sert à première vue de stockage d’archives.

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un local archives pas très adapté

Il s’empare de la boîte se trouvant dans son casier, jette la master de leur titre, c’est-à-dire la bande magnétique source originale servant de duplication pour fabriquer les CD, et trouve finalement les disquettes. Rien de dramatique, l’histoire suit son cours.

Mais un sourire ironique s’esquisse sur mon visage, alors que j’étais resté de marbre lors du premier visionnage : les quatre disquettes ne sont pas identifiées, on ne sait pas à qui elles appartiennent ! Octave pourrait se retrouver avec la mémoire de Stella, Baryl avec celle d’Arpegius… Elles sont cachées là sans plus de soucis. C’est d’ailleurs à se demander pourquoi on les conserve….

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On pourra me répondre que je fais un fromage de rien. Mais mes camarades archivistes qui comme moi, auront retrouvé lors de leurs collectes des boîtes et des classeurs entiers de disquettes, auront peut-être la même réaction. Des documents et des données sont des archives par définition quelque soit leur support. Mais leurs gravures sur disquette, CD et autres ne relèvent pas de l’archivage. Ils sont sauvegardés tout au plus. Archivage et sauvegarde : deux notions bien différentes qu’il est difficile à faire comprendre à nombre d’informaticiens d’ailleurs…

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bonne chance pour trouver les infos !

En résumé, on peut dire que dans ce film :

– les archives sont la mémoire des personnages, au sens propre comme figuré.

– que votre profession influence votre regard et vous fait percevoir les choses différemment, bien à votre insu. Réalité vs fiction.

– qu’il ne faut pas laisser moisir ses disquettes dans un placard !

Marc Scaglione