Warehouse 13 est une série télévisée américaine produite et diffusée par la chaîne Syfy de 2009 à 2014. Elle comporte 5 saisons et 65 épisodes. En France la série fut diffusée par Syfy et NRJ12.
Quelle est l’histoire ?
Deux agents du Secret Service (le service en charge de la protection du Président et de la lutte contre la fraude financière et la fausse monnaie), Pete Lattimer et Myka Bering, sont mutés, après une affaire étrange, à l’Entrepôt numéro 13 dans le Dakota du Sud. L’objectif de cette unité ultrasecrète est d’identifier, récupérer et stocker des « artefacts », des objets aux pouvoirs paranormaux. Ils seront alors chaperonnés par l’agent Artie Nielsen, et bientôt rejoints par Claudia Donovan, une pirate informatique.
Et les archives dans tout ça ??
Pour identifier les artefacts, il est souvent fait appel à de la documentation mais le terme archives n’est quasiment jamais employé. Mais ce n’est pas les archives qui servent aux enquêtes dont il est question (quoique) mais plutôt des archives de l’Entrepôt lui-même.
Ainsi dans l’épisode 7 de la saison 1, La Main de Dieu, en date de 2009, Pete et Myka s’envolent pour Saint Louis dans le Missouri. Une explosion a eu lieu dans le commissariat de police. Les agents y découvrent un cadavre momifié comprenant dans ses poches un pistolet qui ne peut être porté que par les agents de l’Entrepôt 13. Artie se demande alors comment il va identifier cet agent et déclare que « le problème de l’ancien système de fichier de personnel de l’entrepôt n’a pas été numérisé, il est d’un autre âge ». Tout ceci en ouvrant la porte du local archives ce qui déclenche un grincement de porte énorme et une chute de poussière importante. Visiblement, personne n’y met plus les pieds, alors que le lieu est contigu au bureau des agents et non perdu au fond de l’entrepôt. Claudia cherche à s’incruster en proposant d’apporter « les masques anti-poussière », avant d’être jetée hors de la pièce par Artie et de déclarer « de toute façon, ça sent trop le renfermé ». En même temps, Myka transmet les photos numériques de la scène, ce qui occasionne un débat entre Artie qui considère ne pas avoir « besoin de tout ce fatras numérique » pour identifier l’agent alors que Claudia lui dit de vivre avec son temps car « le troisième millénaire est déjà entamé ». Et Artie repart dans le local en se souhaitant « Bon courage ».
S’il est bien une typologie documentaire que l’on retrouve partout, c’est bien le dossier de personnel. Et en général, ces dossiers connaissent tous le même sort après le départ du personnel concerné : un désintérêt total. Entre un usage relatif, du fait de sa clôture, son obligation de conservation pour des raisons de preuve, l’obligation de performance et en général la surcharge de travail du service RH, les dossiers de personnel sont souvent abandonnés dans un local. La numérisation, quand elle a lieu, ne fait qu’accentuer cet état de fait, soit que les dossiers soient détruits soit que leur intérêt ne soit plus considéré, sans s’interroger sur la valeur de la copie numérisée.
Quant au discours sur la modernité et la dématérialisation, c’est un discours central que connaissent bien les archivistes et qui doit souvent être nuancé.
Marc Scaglione
Archives et Culture Pop' 