Farcry 6 est un jeu d’aventure et d’action créé par Ubisoft en 2020 et sorti sur les plateformes de jeux vidéo X Box et PlayStation en 2021.
Quelle est l’histoire ?
L’île caribéenne de Yara (allégorie de Cuba) est dirigée d’une main de fer par le dictateur Anton Castillo – qui, dans le jeu, revêt les traits de l’acteur Giancarlo Esposito. Le dictateur ne laisse pas d’espace de liberté à ses opposants et forme son fils à lui succéder à la tête d’une île qui, bien que semblant paradisiaque, ressemble davantage à un lieu cauchemardesque. Pourtant, toute opposition n’est pas morte et le joueur incarnera le personnage de Dani Rojas qui, en rejoignant les rebelles du mouvement Libertad, va tenter de libérer l’île du joug de Castillo et de ses sbires.
Et les archives dans tout ça ??
Une des missions du jeu vous emmène aux Archives militaires de la Costa Vacia, dans la région de la Sierra Perdida, tout un programme.
Le lieu semble extrêmement bien gardé et peu facile d’accès. Le bâtiment ressemble à un blockhaus orné des couleurs de la dictature. L’un de vos contacts, Reinaldo, vous a enjoint d’aller aux archives militaires pour éliminer les dossiers d’archives contenant des informations sensibles sur les guerilleros susceptibles de mettre en péril la vie de vos proches. Si la dictature est le bonheur de l’historien – a posteriori bien entendu – car elle met en fiche les populations pour, selon le mot de Michel Foucault, « surveiller et punir », elle est, par contre, le cauchemar du citoyen. Les archives des régimes autoritaires regorgent d’informations sur les individus et servent d’instrument de pouvoir. C’est pourquoi, dans les temps troublés, elles sont parfois détruites par précaution, afin d’éviter qu’elles ne tombent dans de mauvaises mains.
Ici, c’est à vous de faire le sale boulot de détruire les archives, mais, pour cela, vous ne serez pas seul ! L’instrument du massacre est… un poulet nommé Chicharron qui va s’empresser de courir à l’intérieur du bâtiment des archives pour éventrer les dossiers et les réduire en poussière pendant que vous lui servirez d’auxiliaire et de garde du corps, le but étant d’éliminer les dossiers avant que Chicharron et vous ne soyez tués.
Au milieu de ce champ de ruines, on peut toutefois observer la vision qu’ont des archives les créateurs du jeu : un bunker qui, en apparence, laisse peu passer la lumière du jour. Dans le hall, on trouve, à droite, une banque d’accueil permet sans doute aux usagers d’obtenir les premiers renseignements, et visiblement de s’inscrire.
Mais, en l’occurrence, c’est à cet endroit que vous recevrez les premières balles des soldats de Yara dont l’accueil laisse à désirer. La salle qui suit s’apparente davantage à une bibliothèque qu’à une salle d’archives avec des rayonnages peuplés d’ouvrages et, au milieu, de dossiers de renseignements secrets sur les individus, pas très RGPD tout ça me direz-vous : les archives de surveillance sont-elles en accès libre et si oui, pour qui ?
Pas la peine de trop vous triturer l’esprit, regardez plutôt votre poulet déchiqueter furieusement les archives en courant d’un bout à l’autre de la pièce sous une pluie de balles. Au moins, Chicharron est plus actif qu’une broyeuse : aucun papier ne lui résiste et aucune information ne sera susceptible d’être récupérée après son passage. Vous êtes donc complice de cette élimination sauvage mais comment faire autrement quand les vies des vôtres en dépend ?
Des archives à éliminer ? Embauchez un poulet !
Sonia Dollinger-Désert
Archives et Culture Pop' 