Inspecteur Barnaby : psycho-généalogie criminelle

Publié: 3 février 2023 dans Séries
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Inspecteur Barnaby (Midsomer Murders en VO) est une série télévisée britannique diffusée depuis 1997. Adaptation des romans de Caroline Graham, nous suivons les inspecteurs Tom Barnaby, puis à partir de la saison 14 son cousin John Barnaby dans le comté de Midsomer. La série a été diffusée en France sur France 3. Ce billet va révéler l’intrigue de l’épisode 3 de la saison 5, Les sonneries de la mort (Ring Out Your Dead en VO).

Quelle est l’histoire ?

A Midsommer Wellow, deux clans s’affrontent en l’absence de vicaire à la paroisse Sainte-Catherine : les sonneurs de cloche, des bénévoles qui s’entraînent en vue d’une compétition locale et les bigots, qui considèrent cette utilisation des cloches comme un blasphème. Quand l’un des sonneurs de cloche est tué d’une balle dans le cœur, portant sur lui les paroles d’une comptine locale, l’enquête commence pour l’Inspecteur Barnaby.

Et les archives dans tout ça ??

A vrai dire, les enquêtes de l’Inspecteur Barnaby ne sont pas de celles où l’investigation en archives brille. En réalité, la série est plus basée sur les indices et surtout la présentation des personnalités caractéristiques de la campagne anglaise.

Néanmoins dans cet épisode, nous croisons un personnage secondaire Maisie Gooch, qui connaît l’épouse de l’inspecteur. Alors que les sonneurs de cloche sont tués un à un, ils sont retrouvés avec un morceau d’une ancienne comptine sur eux.

premier meurtre, sonner les cloches, c’est dangereux

Barnaby sollicite alors Maisie Gooch, qui est archiviste de la paroisse. A ce titre, elle est considérée comme une historienne locale. Le terme « vicaire dans le puits » évoque tout de suite à Maisie l’histoire de Jonathan Ebbrell, un ancien vicaire de la paroisse qui plus d’un siècle auparavant a été assassiné par les sonneurs de cloche avant d’être jeté dans le puits de l’église. Cette histoire travaille Barnaby, surtout le fait que les sonneurs de cloche d’alors étaient les meurtriers. Troy son adjoint se demande où veut en venir l’inspecteur, car lui-même n’ose pas remettre en doute les propos de Maisie, puisqu’elle est archiviste. Après des recherches, il s’avère que la culpabilité des sonneurs n’a jamais été avérée et a toujours fait partie de la légende locale.

Enquête dans la salle d’entraînement des sonneurs de cloches

Finalement, alors qu’il reste trois sonneurs de cloche sur six, Maisie débarque avec un pistolet pour finir le travail. Elle révèle donc être la tueuse et en explique la raison. Son nom de naissance est Maissie Ebbrell, elle est l’arrière-arrière-arrière-petite-fille de Jonathan Ebbrell, le vicaire assassiné. Cet assassinat a conduit sa famille à la ruine pour des générations qui n’ont subi que des malheurs depuis. Maisie cherche à contrer le malheur pour les futures générations en tuant les sonneurs de cloches, bien que ces derniers n’aient aucun lien de famille avec les soi-disant meurtriers de son aïeul. Elle sera finalement arrêtée.

une archiviste sous les verrous

Il semble clairement que Maisie est glissée dans la folie. Quest-ce qui l’y a conduit ? Probablement son obsession maladive. C’est cette obsession pour ce crime qui l’a amené à devenir archiviste de la paroisse pour accéder aux archives et donc chercher plus d’informations sur cet acte fondateur pour cette famille.

Ainsi deux points peuvent être relevés dans cet épisode.

Le premier est que l’archiviste, bien que n’écrivant pas l’histoire, fait forcément et a minima travail d’historien pour décrire ses fonds. A ce titre, il est souvent un expert de premier plan.

Le second et le plus important est la question de l’obsession historique. Ici en l’occurrence, il s’agit de l’obsession de Maisie pour le meurtre de son ancêtre. Évidemment tout chercheur, historien ou généalogiste peut être habité par une obsession, un sujet qui le hante. Mais dans ce cas, il s’agit d’une obsession mortifère, puisqu’elle enferme Maisie dans une vision déformée de la réalité. Les archivistes du public ont parfois affaire à ce genre de personnage qui, sans être mortifères, ont des délires dont ils cherchent la confirmation dans les archives.

Un sain rappel que la mesure en toute chose est une nécessité et que l’enfermement dans le passé n’est jamais la bonne solution.

Marc Scaglione

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